Jeune Fille lisant

Jeune Fille lisant

Jeune Fille lisant

vers 1880 Origine : Don de Reine-Marie Paris de La Chapelle en : 2008 N° d'inventaire : 2010.1.28 Copyright : Marco Illuminati


Dédicacée « à Camille Claudel, en souvenir d’A. Boucher », cette statuette témoigne de l’importance de l’auteur dans la formation de la sculptrice. Camille Claudel a fait la connaissance d’Alfred Boucher alors qu’elle vivait à Nogent-sur-Seine, entre 1876 et 1879. Elle avait commencé à modeler la terre en complète autodidacte et le jeune artiste lui a prodigué un premier enseignement. Après son installation à Paris, Claudel s’est inscrite à l’académie Colarossi mais, en parallèle, elle a loué un atelier rue Notre-Dame-des-Champs avec d’autres jeunes artistes. Boucher y est venu régulièrement corriger leurs travaux, jusqu’à son départ pour Florence à l’automne 1882. C’est peut-être à l’occasion de son départ pour l’Italie qu’il a offert la statuette à son élève.L’âge du modèle et le livre ouvert évoquent l’adolescente Camille Claudel, décrite par Mathias Morhardt comme une « lectrice passionnée des poèmes d’Ossian ». Cependant, les traits du visage ne ressemblent pas aux photographies de la jeune fille. Ils évoquent la physionomie d’Elise Viat, la future épouse d’Alfred Boucher mais, née en 1850, celle-ci semble trop âgée au moment de la réalisation de l’œuvre. Dès lors, l’identification du modèle de la Jeune fille lisant reste un mystère.

Les métamorphoses de l'idéal féminin



Durant la seconde moitié du XIXe siècle, le nu féminin était omniprésent en sculpture. Ce sujet était ancré dans une longue tradition : la recherche de la beauté idéale, caractérisée par une harmonie parfaite des proportions du corps, remonte à l’Antiquité. Ainsi, Alexandre Falguière s’est inspiré pour Ève naissante de l’Apollon Sauroctone (350 av. J.-C.), une sculpture attribuée au célèbre artiste grec Praxitèle. Au-delà de leur capacité à représenter l’anatomie, les calculs savants nécessaires pour déterminer les proportions reflétaient la supériorité intellectuelle des artistes. Cependant, dans le dernier quart du XIXe siècle, de nouveaux canons de beauté ont été reconnus et l’Antiquité n’était plus la seule norme. Paul Dubois s’est inspiré de la Renaissance florentine et germanique pour son Eve naissante tandis que Jules Dalou a proposé une étude naturaliste, sans recourir à l’idéalisation. Et les silhouettes longilignes d’Antoine Bourdelle sont proches des formes végétales avec lesquelles elles se confondent.

 

Paul Dubois


chef de file des Néo-Florentins

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les sculpteurs français achevaient encore leur formation en Italie. Ils n’y étudiaient plus seulement les modèles de l’Antiquité, mais avaient diversifié leurs sources d’inspiration. Henri Chapu, Alexandre Falguière et Paul Dubois, comme tant d’autres, ont visité Florence et se sont passionnés pour la Renaissance, en particulier les sculptures de Michel Ange et Donatello. Cette inspiration est très nette dans Narcisse au bain de Paul Dubois (salle 3) ou son Saint Jean-Baptiste enfant. L’immense succès de Chanteur florentin du XVe siècle a conforté sa position comme chef de file des Néo-Florentins. Paradoxalement, cette inspiration du passé était alors perçue comme « moderne », car elle renouvelait les formes tout en restant fidèle à une époque faste de l’histoire de la sculpture. Le style néo-florentin se caractérise par le souci du détail, notamment dans les costumes, et des formes graciles et élégantes, qui répondaient au goût du public de l’époque.

 

La sculpture dans l'espace public


Salle 3

Durant la seconde moitié du XIXe siècle, dans un contexte économique favorable, des travaux d’urbanisation de grande ampleur ont été entrepris en France. Les villes ont été agrandies, embellies et parées de nouveaux bâtiments.

Des fonds publics et privés étaient réunis pour commander aux artistes des monuments sculptés et orner ces espaces. Cette prolifération a été tellement importante qu’on parle de statuomanie. Des groupes allégoriques ou des statues en, hommage aux grands hommes se dressaient sur les places, dans les parcs et sur les façades. Le choix des sujets participait à la diffusion des valeurs de la société libérale et bourgeoise de la seconde moitié du XIXe siècle. Pour ce faire, les sculptures devaient être didactiques et le sujet compris de tous. Souvent, les décors sculptés des nouveaux bâtiments publics explicitaient leur fonction, comme Hippocrate et Hygie de Gabriel-Jules Thomas pour la faculté de Médecine de Paris ou L’Âge de pierre pour le Museum d’histoire naturelle.

Être sculpteur au temps de Camille Claudel


Salle 2

Depuis l’ébauche jusqu’à la réalisation finale, l’élaboration d’une sculpture nécessitait l’intervention de plusieurs corps de métiers. L’oeuvre était généralement le fruit de la collaboration du sculpteur, des assistants et des ouvriers spécialisés. L’artiste élaborait la composition de l’oeuvre par des esquisses, puis réalisait le modèle définitif, en terre crue ou en cire. Celui-ci était ensuite moulé en plâtre afin d’obtenir une copie fidèle et solide. Le modèle original était alors détruit et remplacé par le plâtre, qui était présenté au public, lors des Salons annuels ou dans l’atelier de l’artiste.

La sculpture était traduite en marbre ou en bronze seulement si l’artiste obtenait une commande car il pouvait rarement financer lui-même la réalisation de l’œuvre définitive. Les praticiens étaient chargés de tailler la sculpture grâce à des techniques permettant de reporter des points de repères du modèle dans le bloc de pierre. Pour un bronze, c’est un atelier de fondeur qui intervenait.

Quatre sculpteurs à l'origine du musée


Salle 1


Au XIXe siècle, quatre artistes de générations différentes se sont installés à Nogent-sur-Seine pour des périodes plus ou moins longues : Marius Ramus, Paul Dubois, Alfred Boucher et Camille Claudel. 


Leur présence ne s’explique pas par l’existence d’une école ou d’un atelier dans lequel les artistes seraient venus se former. Cependant ils se sont rencontrés et des relations d’entraide et de filiation se sont nouées. Marius Ramus fut le premier professeur du jeune Alfred Boucher, qui a ensuite poursuivi sa formation à l’École nationale des beaux-arts de Paris. Durant ses études et au début de sa carrière, ce dernier a été soutenu par Paul Dubois qui l’aida à obtenir des bourses de la ville de Nogent-sur-Seine et du conseil général de l’Aube. Puis, dans les années 1876-1879, ce même Alfred Boucher a donné un premier enseignement de sculpture à la jeune Camille Claudel, alors âgée d’une douzaine d’années.

Handicap mental, psychique ou cognitif




Vous êtes en situation de handicap et souhaitez venir au musée Camille Claudel ? Nous vous accueillons et vous accompagnons dans la découverte des collections et des expositions. Pour vous, l’accès au musée est gratuit, prioritaire et sans attente, sur présentation d’un justificatif. Nos agents d’accueil et de surveillance sont à votre écoute dès votre arrivée, afin de vous apporter un confort optimal durant votre visite.


Livret accessibilité 2024

 

 

 

 

Poussette et porte-bébé



 

Les poussettes et les porte-bébés sont autorisés dans toutes les salles du musée. Pour votre confort, des ascenseurs vous permettent de vous rendre aux différents étages.

Des poussettes-cannes peuvent être prêtées sur demande à l’accueil.

Des tables à langer sont disponibles aux niveaux -1 (en face des sanitaires) et +2 (au sein des sanitaires). 

 

Handicap auditif




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L’aire d’accueil du musée est équipée de boucles magnétiques. Les audioguides le sont aussi. Des fiches comportant des explications sur les œuvres sont mises à disposition dans les salles. Certains agents d’accueil et de surveillance ont été initiés à la langue des signes française.

Pour les groupes de personnes non ou malentendantes pratiquant la langue des signes française, des visites guidées et des ateliers de pratique artistique peuvent être traduits sur réservation (accessibilite @ museecamilleclaudel.fr).