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Pour sa deuxième exposition, le musée Camille Claudel propose un parcours d’art moderne et contemporain dans les salles permanentes et temporaires. Il s’agit de renouveler le regard sur la collection du musée en proposant des rencontres inédites : quels sont les échos et les dialogues possibles entre les œuvres du XIXe siècle et celles du XXe ou XXIe siècle ? Comment les artistes aujourd’hui interrogent-ils l’autoportrait, le monument, les canons de beauté féminins et masculins, la représentation du mouvement, de la danse, du corps au travail ou encore la dimension théâtrale de la sculpture ?
Le fil rouge du parcours est celui de la collection du musée, constituée notamment de sculptures d’Alfred Boucher, Antoine Bourdelle, Camille Claudel, Paul Dubois et Auguste Rodin. La manière dont Camille Claudel s’est tantôt inspirée, tantôt singularisée de ces artistes qui lui étaient contemporains apparait nettement et permet de prendre toute la mesure de sa modernité. L’exposition entend poursuivre cette dynamique vers le XXe et le XXIe siècle et cherche à raconter une autre histoire de la collection à travers la rencontre d’artistes, d’œuvres et de pensées d’une époque à l’autre.
En mettant en parallèle les recherches, les interrogations, les centres d’intérêt d’artistes de différentes époques, il s’agit aussi de s’interroger sur le processus de création, les sources d’inspiration communes et les manières dont les artistes regardent et s’emparent des œuvres qui les précèdent, entre appropriation, citation, référence ou ressemblance fortuite. Si certains artistes, comme Damien Hirst ou Najia Mehadji citent directement les œuvres d’Alfred Boucher ou de Camille Claudel, les échos se font plus lointains chez d’autres : Louise Bourgeois connaissait l’œuvre de Claudel mais y pense-t-elle en sculptant des mains qui se rejoignent ? En modelant des robes qui suggèrent des corps absents, ORLAN fait-elle un clin d’œil à La Valse ou cette rencontre tient-elle de la coïncidence ? Le sculpteur Paul Dubois et la photographe Rineke Dijkstra se réfèrent tous deux aux vénus de la renaissance italienne et le dialogue entre leurs œuvres témoigne de la manière dont un univers visuel et les canons de beauté se diffusent dans la société.
Les rapprochements sont d’abord opérés dans l’idée d’une filiation possible à partir des thématiques qui structurent la collection. Mais un regard à rebrousse-temps, depuis le contemporain vers le XIXe siècle, invite à découvrir les œuvres sous un autre jour, à prêter attention à un détail qu’on n’aurait pas remarqué de prime abord ou à se laisser surprendre par des œuvres récentes qui jouent avec la tradition et l’histoire de l’art.